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Décembre 2016 - mai 2019: La Fugue, feuilleton napolitain

Partir (encore)

La Fugue est un livre d'artiste composé de sept livrets bilingues français-italien correspondant aux sept épisodes du feuilleton éponyme publié de septembre à novembre 2016 sur le blog « Les hors séries de Savine Dosda ».

La Fugue, feuilleton napolitain
Capture d'écran de l'épisode 1 : « Partir (encore) » publié sur le blog savinedosda.blogspot.com en 2016.

Fruit d'une véritable fugue animée par un brûlant besoin de liberté et de retour à la photographie, c'est un travail personnel passionné et bouillonnant qui parle du désir de vivre.

Première exposition à Naples : de l'écran aux livrets

Lorsqu'il a été question d'exposer le projet à Naples, la ville qui l'avait inspiré, un mois à peine après la publication du dernier épisode, j'ai décidé de garder l'esprit du blog, de l'histoire publiée par épisodes et le rapport au récit. Après avoir fait traduire mes textes en italien, il m'a semblé primordial de rester la plus proche de l'énergie et du caractère qui m'avaient attirée dans la ville, et je n'avais que peu de temps pour réaliser un objet. J'ai alors pensé à donner corps au projet en le faisant produire directement sur place.

J'ai proposé à un des personnages du feuilleton, un typographe du centre historique travaillant encore avec une presse équipée de caractères d'imprimerie en plomb de m'aider à produire un objet exposable à partir de ce travail dont la première existence était virtuelle.

La Fugue, feuilleton napolitain
Portrait du typographe Carmine Cervone dans son atelier, publié dans l'épisode 3 de La Fugue, « Lumière et ombre  ».

Au terme d'une semaine de collaboration artistique intense, les septs livrets-épisodes bilingues de La Fugue ont donc été imprimés en police de caractère Aster et reliés à Naples dans l'atelier typographique de Carmine Cervone, de manière à ce qu'ils soient lisibles à la manière de journaux, suspendus à un fil qui était celui de leur reliure.

Cette première version en trois dimensions de La Fugue fut le résultat d'une synergie artistique franco-italienne qui en a fait un ouvrage sensible, artisanal et ancré dans la ville de Naples, à la fois par son contenu, son caractère et par sa matière.

 

   

La Fugue, feuilleton napolitain
Les feuillets des sept livrets en attente de leur coupe dans l'atelier, en décembre 2016 .

La Fugue, feuilleton napolitain
Vue de la première page de l'épisode 1 : « Partir (encore) » en décembre 2016.

La Fugue, feuilleton napolitain
Des lecteurs de La Fugue, lors de l'exposition Grande Vento à l'ex-Asilo Filangieri de Naples en décembre 2016.

 

Mai 2019 : Réécriture de La Fugue

Itinéraire critique

Revenue à Paris, La Fugue passa entre de nombreuses mains, fut lue, contemplée, désirée et critiquée aussi, par des photographes, des éditeurs et par moi-même.

Elle devint alors le sujet et le terrain d'expérimentation de mon Master 2 de recherche-création en arts plastiques, réalisé à l'Université Paris 8 sur la problématique de la réécriture, sous la direction de Claire Fagnart.

La réécriture que j'ai réalisée s'est appliquée aux textes mais aussi à la sélection des photographies, pour aiguiser l'expression d'un perpétuel balancement intérieur entre le laid et le beau, qui me caractérise.

De la même manière que j'avais écrit la première version du texte avec les photographies, j'ai entrepris de recopier La Fugue, avec les images, jusqu'à ce que le texte glisse sans accrocs, et que la sélection de photographies s'y adapte comme dans un grand Tetris d'évocations visuelles, sémantiques et typographiques.

La Fugue, feuilleton napolitain
Recopie du texte de l'épisode 2 de La Fugue,
« Aimer (et photographier) ».

La Fugue, feuilleton napolitain
Recopie du texte de l'épisode 2 de La Fugue,
« Aimer (et photographier) ».


 

 

 

 

 


En mai 2019, la nouvelle version de La Fugue a été achevée, à Naples, et j'ai fait imprimer le livre en 11 exemplaires par le même artisan typographe avec lequel j'avais travaillé en 2016.

Les pages intérieures du livre furent imprimées, de la même manière, en numérique sur la photocopieuse de Carmine Cervone, et sur du papier Munken Print White 18 de 90 gr. La police de caractère utilisée, comme dans la première version, a été la New Aster.

La Fugue, feuilleton napolitain
Les exemplaires terminés de La Fugue, dans l'atelier de Carmine Cervone à Naples en mai 2019.

La boîte de protection qui a été ajoutée à la première version du livre, elle, a été imprimée en typographie sur du carton Fedrigoni Black Black, en Aster.

La Fugue, feuilleton napolitain
La Fugue, dans la bibliothèque d'un de ses collectionneurs.

La Fugue, dont la fermeture et l'ouverture de chaque livret se fait par l'enroulement et le déroulement du fil de la reliure, est le fruit d'un travail collaboratif et relationnel entre Naples, son imprimeur et moi. Si sa réalisation est, du point de vue de critères strictement techniques, éloignée de la perfection, elle est, par les traces des mains qui l'ont réalisée, le témoin de ce qui s'est joué pour moi de vivant, au cours de toutes ses différentes formes.

La Fugue, feuilleton napolitain
Emballage du dernier exemplaire de La Fugue, réalisé à partir de matériaux de recyclage issus des expérimentations techniques du lvre et de sa boîte, Paris, juin 2019.

Pour lire la La Fugue en ligne, cliquez ici.